L'Ecole de Brocéliande
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 Entre Malédictions et Révélations

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AuteurMessage
Cannon Hawke
2eme année
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Cannon Hawke


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MessageSujet: Entre Malédictions et Révélations   Entre Malédictions et Révélations Icon_minitimeSam 10 Jan - 10:14

Bras croisés, j’attendis Nana, l’air sombre et ombragé.

Nana — Nariacéline de son vrai nom — était ma nourrice. Féli était son meilleur ami… et un rapporteur de première classe. Le jour où j’étais parti me promener seul en forêt ? Il m’avait allégrement dénoncé. Pareil pour la fois j’avais essayé de lire un ‘livre interdit’ qui appartenais à mon père. Je l’aurais déplumé.

— Cannon, me héla Nana en pénétrant la salle à manger.

Elle était habillée d’une tunique couleur beige et châtaigne et d’un pantalon brun, ses sandales laissant apparaître des bagues argenté à trois orteils. C’était une grande femme, plus grande que moi. Ses longs cheveux blanc de neige et bouclés encadraient son beau visage. Elle était âgé, au moins d’une cinquantaine d’années, mais avez conservé le corps ferme et tonifié d’une athlète de trente-cinq ans.

Elle m’entoura d’un bras et m’étreignit mais je ne bougeai pas — boudeur — appuyé contre une table.

— Tu fais la tête ? me demanda-t-elle.

Je lorgnai l’oiseau perché sur son épaule, et ses lèvres s’étirèrent, dévoilant ses dents blanches. Féli me toisa de haut.

— Il était obligé de me faire remarquer comme ça ?

— Parce que tu crois que personne ne te remarque jamais ? se moqua-t-elle. Tu es comme un soleil en pleine nuit, Cannon — c’est impossible de ne pas te remarquer !

Je restai muet. J’arrivai très bien à faire tapisserie si je le voulais.

Et je le voulais.

— Alors, fit-elle enjouée. Mes runes, où sont-elles ?

Je tirai mon sac, l’ouvrai et en sortis une aumônière en cuir.

— Je les ai cherchées partout, tu sais. Tu les as utilisées ?

Je haussai les épaules et fourrai mes mains dans mes poches :

— Même pas.

— Pourquoi me les prendre dans ce cas ?

— Pour te montre à quel point c’est énervant lorsque tu m’empruntes mes affaires sans me les demander, répondis-je en même tant que Féli commença à piailler de sa petite voix aigue, presque plus fort que moi.
Nana se mit à rire, et ses prunelles dorées à pétiller.

— Ce n’est pas vrai, Féli, Cannon n’est pas un voleur.

Mes yeux s’écarquillèrent et Féli battit des ailes, s’élevant à quelques centimètres de son épaule, serres en avant.

— Crénom d’Bleu, c’est ce qu’il a dit à Merlin ? m’exclamai-je, furax.

— Ce n’est pas si grave puisque ce n’est pas vrai, répondit Nana. Et fais attention à ce que tu dis.

Je croisai les bras de nouveau. Je n’avais pas juré.

— J’ai une surprise pour toi, poursuivit-elle en ouvrant sa sacoche.

Elle en sortit une aumônière similaire à la sienne :

« J’ai pensé que tu devrais avoir tes propres runes. »

Je pris la bourse qu’elle me tendait.

—Vas-y, ouvre-la, encouragea-t-elle.

Je m’exécutai et défit lentement les lanières. Je fis ensuite tomber quelques runes dans ma paume ouverte et m’émerveillai : elles étaient magnifiques, gravées sur des galets noirs et luisant. Je m’approchai et étreignis Nana.

— Merci, murmurai-je.

— De rien, Cannon, répondit-elle en m’embrassant la tempe. Lis-moi plutôt mon avenir.

Elle me prit l’aumônière, me retourna vers à la table, et répandit les galets dessus. Nous écartâmes ceux qui étaient retombé face vers le bas et nous concentrâmes sur les autres : Gebo, Wunjo, Algiz… les choses semblaient allez parfaitement bien pour elle.

— Ansuz, fit-elle désignant la rune.

Elle savait tout aussi bien lire les runes que je ne le faisais.

— Écoute ta voix intérieure, répondis-je. Mais la rune n’est pas renversée — je me fais pas de soucis…

— J’essaierai de m’en rappeler, plaisanta Nana en commençant à ranger les pierres.

Je l’aidai avant de glisser l’aumônière dans mon sac.

— A propos de runes, commençai-je, je voudrais t’en faire voir quelques unes.

Nous nous assîmes sur le banc et j’ouvris mon carnet de croquis. Nana parcourut les pages.

— Ce sont d’anciennes runes, commenta-t-elle.

Je hochai la tête.

— Très anciennes, même, ajouta-t-elle. Elles épellent presque toutes des noms : Ezig, Marad, Anok... Celle-ci signifie ‘quête’. Veux-tu que je te prête un livre les concernant ?

— S’il te plaît, demandai-je.

— Peut-être découvriras-tu le trésor caché d’Arwen le Sage, plaisanta-t-elle.

Je roulai des yeux.

— Un trésor caché, ici ? me moquai-je.

Elle haussa les épaules.

— Le château est bâti sur d’anciennes terres celtes ; c’est pour cela qu’il regorge de runes et de croix celtiques. Il existe quelques dires d’après lesquels les descendants d’Arwen auraient caché en ces lieux quelques uns de ses effets personnels, tels que sa faucille et ses runes…

— Si je comprends, ce n’est, en vérité, un trésor que pour des Druides…

— C’est cela, acquiesça Nana. Et encore. Pour être tout à fait honnête, je doute que tu le trouves ici. Ton père, en revanche, serait heureux de savoir que tu essaies de percer le mystère : après tout, peut-être tomberas-tu sur quelque chose d’intéressant… des indices qui révéleraient sa localisation véritable, qui sait !

— Ce serait une belle découverte, souris-je.

Cela ferait, en effet très plaisir à mon père qui descendait d’une longue lignée de grands Druides et qui, malheureusement, s’éteindrait à sa mort : ma mère n’était pas Druidesse et je ne pouvais donc pas être aussi doué qu’un Druide de pure souche, même si Nana me répétait sans cesse que ce n’était que des excuses lorsque je ne réussissais pas à faire quelque chose.

— Alors, poursuivit-elle. Tu t’es fait des amis ?

Je fermai mon carnet.

— Peut-être… je ne sais pas.

Tu ne sais pas ? se moqua-t-elle. Et côté cœur ? Féli m’a parlé de jumelles — tu ne sortirais pas avec les deux en même temps ?

— Ce sac à plumes ne me laissera-t-il jamais en paix ? maugréai-je.

Je n’aimais pas être épié à tout bout de champs.

Féli se mit à piailler et Nana me lança un regard réprobateur. Je levai les yeux au ciel mais m’excusai :

— Désolé, Feli, grommelai-je. Et non, je ne sors avec aucune d’elle. En revanche, je voulais de parler de cet autre garçon qu…

— Un garçon ? me coupa Nana amusée. Tu aimes les garçons ?

Elle m’ébouriffa les cheveux. « Serais-tu tombé sous le charme d’un bel athlète ? »

Je croisai les bras. Je n’avais pas assez fait attention à mes mots, et Nana ne se lasserait pas de me le rappeler et de s’en amuser.

— Mes amours ne te regardent pas, lui rétorquai-je en faisant la moue.

Nana posa son bras sur mon épaule et m’embrassa la tempe.

— D’accord, d’accord, Cannon, parle-moi.

— C’est davantage de ma réaction que de ce garçon dont je veux parler, répondis-je. Lorsque je lui ai serré la main, j’en ai eu la chair de poule et toutes les croix sur mon dos m’ont glacés jusqu’aux os… J’en avais le souffle coupé. Je me serais probablement effondrer par terre si ne l’avait tout de suite relâché.

Nana avait repris son sérieux. Elle posa sa main sur ma joue et plongea ses prunelles dorés dans mes yeux couleur tempête.

— Mais tu te sens bien, à présent ? demanda-t-elle.

Je hochais la tête.

« Pas de fièvre, de nausée ou de maux de tête ? »

— Non.

— Alors ça va, conclu-t-elle.

— Oui, acquiesçai-je. Je vais bien. Je me demandai simplement pourquoi j’avais ainsi réagi.

Nana passa tendrement sa main dans mes cheveux.

— C’est parce que tu es d’une telle sensibilité, Cannon, que tu ne peux passer à côté de ce genre de chose.

Je fronçai les sourcils.

— De quel genre de chose ? m’enquis-je.

— A côté de gens qui portent une malédiction.

Mes yeux s’écarquillèrent :

— Une quoi ?

— C’est ce que tu as ressentis chez ce garçon. Heureusement, cela c’est mieux passé que la première fois.

Quelle première fois ?

Ç’aurait été presque drôle d’entendre cela si Nana ne restait pas si sérieuse. Elle me dévisagea un long moment. Je m’accrochai à ses lèvres, espérant qu’elle dirait quelque chose : je savais que la presser ne servirait à rien.

« Tu ne te rappelles pas ? »

— Me rappeler quoi ?

— De ta mère, Cannon.

— Ma mère ? étonnai-je.

Qu’avait-elle à faire avec Perceval ?

Nana ne répondit pas, sans doute en train de débattre de sa réponse avec sa petite voix intérieure. J’avais espoir qu’elle parlerait : les runes l’avaient prédit.

— Que te rappelles-tu de sa mort ? finit-elle par s’enquérir.

— Eh bien, commençai-je lentement, tout à coup incertain, que la pneumonie qui l’a foudroyée, l’a emportée en trois jours…

— Non, répliqua Nana, ça c’est le bobard qu’a servit ton père à un enfant de trois ans pour ne pas l’effrayé !

Je tombai de haut.

— Elle n’est pas morte d’une pneumonie ?

— Ça y ressemblait, au début, acquiesça Nana amèrement. C’était une malédiction, en vérité.

— Une —

Mais le mot resta dans ma gorge. J’étais horrifié. Ma mère, maudite ? Mais, par qui ? pourquoi ?

— Cela venait de son côté, de sa famille, expliqua Nana. Comme tu étais sensible, tu es tombé malade en même temps qu’elle. Tu es resté dans le coma pendant cinq jours.

— Mais, non, protestai-je. Je n’étais pas dans le coma. C’était Maman. Je réclamais d’être à son chevet constamment. Je me rappelle même qu’une après-midi, des femmes sont venues et qu’elles m’ont tatoué ma première croix celtique.

Nana secoua la tête mais je refusais de l’écouter : j’étais si choqué. D’ailleurs, les choses ne s’étaient pas passées ainsi dans ma mémoire.

— J’étais devant la fenêtre ! poursuivis-je. J’essayais de voir le lac mais que je n’y arrivais pas parce que je devais garder la tête baissée !

Nana me regarda des ses yeux d’or, emplis de pitié :

— C’est vrai pour les femmes et ta croix, Cannon, mais le reste est très certainement un rêve.

— Ce n’était pas un rêve, contestai-je.

Nana ne répondit pas.

« Tu dis que cela venait de son côté de la famille, » poursuivis-je.

— C’est ce que j’ai dit, acquiesça-t-elle.

— Mais elle n’était pas Druidesse.

Un sourire mélancolique effleura ses lèvres.

— Elle était bien mieux : c’était une nymphe d’eau.

— Une nymphe d’eau ? répétai-je avec incrédulité.

Qu’était-ce ?

— C’est ce qu’elle m’a expliqué.

— Et que t’a-t-elle dit d’autre ?

Je désirai tout savoir d’elle. Mon père ne m’avait parlé que de sa beauté, intérieure comme extérieure ; mais il n’avait jamais révélé qu’elle était une nymphe — même si j’ignorais encore ce que cela signifiait.

— Que tu étais un cadeau du ciel. Elle le répétait sans cesse : ‘un cadeau du ciel’. La merveille qu’elle avait tant désirée.

Je le savais déjà, mais l’entendre me réchauffa le cœur.

« Est-ce que ça va aller, Cannon ? »

Je hochai la tête.

— Je suis encore sous le choc mais… ça ira.

Nana m’embrassa la tempe une troisième fois et se leva.

— Je serai là pour toi si tu as d’autres questions.

— Tu pars déjà ? m’enquis-je. J’avais espéré te faire visiter le parc…

— Ce sera avec plaisir, mais je voudrais voir Merlin au préalable.

Je me levai aussi.

« J’irai te chercher dès que j’aurais fini. »

Nous sortîmes de la salle à manger et nous séparâmes.
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